Janvier de l'image

La 5e edition de Janvier de l’image revient du 18 janvier au 8 février. Cette nouvelle exposition patrimoniale portera sur le travail de Jean d’Yvoire qui aura déambulé dans les rues de la capitale avec son appareil photo durant deux décénnies (1960 et 1970). En simple passant, ce photographe singulier a su capter l’essence d’une époque qui fait étrangement écho à la nôtre.

Ces deux décennies appartiennent aux Trente Glorieuses, quand la croissance s’envole, que la natalité bat son plein. Les promoteurs démolissent et construisent à tout va, des immeubles neufs se mettent à pousser comme des champignons. Un design futuriste infiltre par petites touches le paysage urbain. Les grands travaux parisiens répondent aux aspirations de cette époque nouvelle : Forum des Halles (le consumérisme), Centre Pompidou (la culture contemporaine), tour Montparnasse (le rêve américain), boulevard périphérique (la voiture individuelle), avec un peu plus loin La Défense (le monde des affaires).

À sa manière, Jean d’Yvoire est le témoin de ce point de bascule. Il les observe à sa hauteur, celle d’un simple piéton, avec une étonnante acuité. Le pittoresque et la nostalgie ne l’intéressent pas, le spectaculaire non plus. Il ne suit pas les traces des grands photographes urbains que sont Atget, Brassaï ou Doisneau. Ce qui l’anime, c’est le théâtre de la rue avec ses passants et ses décors. Le spectacle y est permanent, qu’il soit grave ou léger, poignant ou cocasse. Les personnages qu’il saisit paraissent souvent un peu perdus, trop vieux, trop jeunes, trop seuls, trop fragiles, mal adaptés.

S’il fallait trouver une parenté à Jean d’Yvoire, ce serait plutôt du côté de Tati, de Sempé ou de Perec qu’il faudrait chercher. La photographie de Jean d’Yvoire est ainsi faite, riche d’influences, inattendue, à la fois modeste et sûre, parfois déroutante, souvent joyeuse, libre, teintée d’une grande tendresse. Ingénieur agronome de formation, il s’est éteint en 2007 à l’âge de quatre-vingt-dix ans.

En voyant ces photos inédites, on peut se demander si elles n’étaient pas destinées à être redécouvertes cinquante ans plus tard, comme des capsules temporelles qui porteraient en elles une époque passée, mais plus encore les rêves d’avenir de cette époque. Elles nous laissent entrevoir comment notre présent a été imaginé, elles esquissent ce que notre époque aurait dû être. Et forcément, elles nous interrogent sur nos propres rêves d’avenir.

 

© Succession d'Yvoire

© Succession d'Yvoire

© Succession d'Yvoire

Ouest-France du 25 janvier

 

Ouest-France du 5 février

Nantes Maville

 

Saint-Nazaire News

Ouest France du 11 février

Ouest France du 23 janvier

France Bleu Loire Océan

Saint-Nazaire News

Ouest-France

Ouest-France du 22 janvier

Presse Océan du 13 janvier